Reprenant une goulée de cervoise, le capitaine s’essuya les lèvres avec sa manche, se pencha vers Célian en posant une main sur la table. Dans ses yeux brillaient une joie écumante, une envie presque palpable de les accompagner, alors qu’il reprenait d’un ton confident :
- Tout jeune, il m’a été dévoilé un fait essentiel : il y a toujours deux chemins. Un chemin facile qui est vite parcouru et, un autre, plus difficile. Dur et semé d’embûches mais dont la récompense est à la hauteur des efforts.
- C’est vrai, approuva le hérisson picotier-colporteur en replongeant son museau dans une purée de carottes accompagnée de feuilles de laitue.
- Choisir le plus dur chemin est éprouvant. On y gagne au moins un caractère bien trempé. Tu verras, Célian, bien des choses dans ta vie… Sache qu’une erreur n’en est pas une si on apprend de celle-ci.
- Je tiendrai compte de vos conseils, capitaine Ghyralem, assura sagement le Sorcelier.
- Alors ça ira, moussaillon.
Le repas se poursuivit et Axys conta une vieille histoire de Chaz à propos d’un lièvre féérique, facile à apercevoir mais impossible à attraper.