Quoi qu’il en soit, Leibnitz ne sut jamais s’expliquer nettement sur les principes de son calcul, et c’est bien ce qui montre qu’il y avait là quelque chose qui le dépassait et qui s’imposait en quelque sorte à lui sans qu’il en eût conscience ; s’il s’en était rendu compte, il ne se serait assurément pas engagé à ce sujet dans une dispute de « priorité » avec Newton, et d’ailleurs ces sortes de disputes sont toujours parfaitement vaines, car les idées, en tant qu’elles sont vraies, ne sauraient être la propriété de personne, en dépit de l’« individualisme » moderne, et il n’y a que l’erreur qui puisse être attribuée proprement aux individus humains.

René Guénon

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