La porte s’est ouverte tout de suite et est allée co - gner contre le mur. J’ai perçu un claquement, comme le bruit d’une paume ouverte rencontrant une eau boueuse, et la masse qui ne pouvait pas me ressembler s’est affaissée sur mon abdomen en même temps que l’humeur visqueuse m’entraînait à deux doigts de l’asphyxie. Puis un bruit sec a chassé la chose gisant en travers de moi, et celle-ci a atterri mollement au pied d’un paravent qui divisait mon appartement. Jan s’est éloigné du lit pour pousser du pied la masse presque humanoïde et a hoché la tête. J’ai eu une quinte de toux et j’ai recraché une substance peu ragoûtante. Il est venu près de moi, a détaché l’un de mes poignets pour que je m’appuie contre lui et il m’a frotté le dos en essuyant mon menton avec un coin de la couverture. Il n’a pas eu de mouvement de recul devant le bouillon visqueux qui se collait à lui. Je n’ai pas crié « Mon héros ! », mais, abandonnant tout orgueil, je me suis laissée aller dans ses bras à ma terreur rétrospective. « Nous te guérirons, disait-il, nous trouverons un moyen de venir à bout du LX-200. Fais-moi confiance, je ne suis pas ton ennemi. »